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Essais politiques et littéraires: Bruno Plissken
15 janvier 2015

Simone de Beauvoir, combien de divisions?

Il y a près de trente ans, j’étais dans une foule compacte, massée près du pont de l’Alma, et qui attendait le feu d’artifice du quatorze juillet. Devant nous, des individus qu’on n’appelait pas encore « jeunes » et encore moins « racailles », manifestaient leur « liesse » (pour reprendre un mot cher à nos médias) en allumant des pétards et en les envoyant gentiment sur la foule. On sentait l’exaspération monter, jusqu’au moment où une jeune femme – une parisienne typique de l’époque, brune, avec son jean, ses bottes et son blouson de cuir – lança ce cri révélateur :

-        Putain, mais il n’y a pas un MEC pour les calmer ?

C’était en 1986  et il n’y avait déjà plus de mecs, du moins parmi les « français de souche », expression qui n’avait pas encore fait fortune. Il faut dire que ça faisait presque vingt ans qu’on leur répétait à tout va qu’ils étaient machos, violents, sexistes et dominateurs. Alors ils n’allaient tout de même pas faire preuve d’autorité. Pour ça, il y         avait déjà Mrs Peel et les anges de Charlie, en attendant Lara Croft et Madame le juge. Mais on ne les a pas beaucoup vues face aux petites racailles de ce feu d’artifice, et encore moins l’autre jour parmi les troupes qui ont donné l’assaut au supermarché de Vincennes.

Trente ans plus tard, il est encore plus dur de trouver un mec. On ne se presse pas au portillon pour intervenir dans les tabassages et les viols du RER, ni pour venger les lycéens poignardés. Le machisme et le sexisme sont confinés à un seul camp. Celui qui, comme par hasard, gagne du terrain.

Que s’est-il donc passé ? Les femmes ont pris le pouvoir, et ont modelé les relations entre les sexes selon leurs préférences. D’où la déréliction de notre tissu social, dissous par le post-modernisme soixante-huitard, incapable de résister aux assauts de l’Islam. C’est que personne ne s’est demandé pourquoi la très vaste majorité des sociétés humaines, en tous temps et en tous lieux, à l’exception de quelques peuplades primitives, étaient patriarcales. Ce qui ne nous a pas empêché, en bons adeptes de la tabula rasa, en bons contempteurs des savoirs inscrits dans la tradition, de mettre en place un matriarcat. On ne change pas une stratégie qui perd.

Adieu le mariage, que le lobby LGBT vient d’enterrer sur un air de carnaval en l’ajoutant à la panoplie de ses mascarades nihilistes, et bonjour la forme familiale préférée par la femelle de l’espèce : la polyandrie rotative. Les jeunes femmes modernes enchaînent donc les « relations » selon leur bon plaisir, d’une durée de quatre à sept ans, et tout l’arsenal social et judiciaire est là pour soutenir ce modèle : crèches, attribution systématique de la garde en cas de divorce, allocation parent isolé, etc. Sans oublier l’avortement presse-bouton.

De ces « relations » naissent parfois des enfants qui n’ont aucune chance de développer une relation normale avec leur père. Celle-ci sera au mieux sporadique, à moins qu’il ne soit relégué au statut inférieur de « père biologique » et remplacé par un « beau-père » en contrat à durée déterminée et donc peu motivé pour s’investir dans des enfants qui ne sont pas les siens.

Ce système rend particulièrement misérable la majorité des hommes, mais ils n’osent s’en plaindre, d’abord parce qu’ils ont été soumis à un dressage intensif, et ensuite parce qu’ils auraient trop peur de faire « tintin » ce soir, à savoir qu’on les prive de leur soma. Mais il convient aux femmes parce qu’elles diversifient l’ADN de leur progéniture et gardent la main haute sur les enfants. Tant que l’homme est contraint par l’impôt et par l’industrie du divorce de payer pour les enfants des autres, ou pour ceux dont on l’a séparé de force, le système survit, alors qu’il se serait déjà effondré dans un état non socialiste.

Mais après avoir brisé le lien entre les pères et les fils, le matriarcat se trouve fort dépourvu maintenant que la bise est venue. Car, face à des mecs déterminés et sans scrupules, et qui peuvent s’appuyer sur un soutien sans faille de leur tribu, Lara Croft se fait désespérément attendre, et certains l’auraient même vue s’enfuir en piaillant, ce qui avait conduit Mme Royal à proposer que les hommes flics raccompagnent les femmes flics le soir chez elles. Parité ou sécurité, il faut choisir.

Il est dangereux de se battre, on y perd parfois la vie. Il faut donc savoir pourquoi on se bat. On ne se bat pas pour les nuits blanches, ni pour Paris-Plage, ni pour le Plug Anal. On se bat pour ses enfants. Et quand on ne sait pas qui ils sont, ou quand la tribu nous empêche de les voir, ou encore quand on n’en a tout simplement pas, on ne se bat pas. Et Lara Croft non plus, parce qu’elle n’est qu’une fiction rêvée par les théoricien-ne-s du genre qui s’ennuient dans leur bureau, au ministère, après avoir été lobotomisé-e-s par des années d’études universitaires. Et quant aux autres femmes, convaincues qu’élever des enfants ça ne vaut pas mieux que de nettoyer les chiottes ; enchaînées à la double journée pour payer leur loyer, on les voit mal prendre à leur charge la sécurité dans les rues (qui se masculinisent de plus en plus, comme c’est étrange, sans doute la faute des beaufs machos).

D’un côté, les générations futures pour lesquelles on conquiert de nouveaux territoires. De l’autre, un être objectifié, un accessoire de mode, balloté entre familles recomposées, et qu’on s’apprête d’ailleurs, pour faire plaisir à M. Bergé, à acheter et à vendre comme de vulgaires paquets de nouille. On ne va pas risquer sa vie pour un paquet de nouille. La vie est trop douce. Autant capituler. 

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